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Déverrouiller la création


Image du post S. Hermann & F.Richter de Pixabay (voir lien en fin de post)


Clef de la création 1 : Déverrouiller la création


Pour être efficace, en créativité comme ailleurs, il faut de la simplicité.

La création doit être ludique, au moins dans un premier temps, avant de mobiliser une énergie différente, un véritable travail, une assiduité.

La création est un jeu !


Non je n’ai pas fait le Je de mots que tu attendais !!

Quoi une faute ! Certains mots se ressemblent….. Certes... Pas ma faute !


La création est un mot malicieux. On l’emploie tour à tour pour désigner des domaines que l’on oppose le plus souvent. Le terme renvoie soit à une élite artistique, soit à l’innovation qui sous-tend rentabilité et productivité. Que l’on appréhende la créativité comme un talent, un passe-temps inutile ou un processus d’efficacité, parle-t-on de la même chose ?


La création n’est pas un domaine réservé. Elle est le propre de l’homme. Chacun peut donc (et devrait !) entrainer son esprit et muscler sa compétence à la créativité, c’est-à-dire aux compétences à la création. Pourquoi ? Parce qu’elle décuple ton efficacité et ta capacité à ouvrir les portes, quelle que soient les portes que tu veux ouvrir ! Développer une aptitude, n’importe laquelle, est un apprentissage, puis un entrainement. La créativité est un outil. Et cet outil n’est posé sur aucun hôtel, ni aucun piédestal.


La première clef du chemin créatif est un déverrouillage par le jeu.


Le jeu permet d’aborder les territoires inconnus que traverse la création avec la légèreté nécessaire. Il permet de se libérer des contraintes rationnelles et d’autoriser l’esprit à divaguer, tel un enfant inventif et joyeux qui manie son environnement avec insouciance.


Te rappelles-tu l'époque où le bord du trottoir était un précipice ?


Le jeu est une pause créative, une zone intermédiaire dynamique, un lieu de rencontre et de confrontation ludique avec la réalité. Le jeu conditionne au processus de création.


La métaphore de la clé est pleine de sens. Dans n’importe quelle serrure, c’est le jeu qui existe entre les pièces du mécanisme qui permet leur glissement les unes par rapport aux autres, c’est grâce à ce jeu que le mécanisme fonctionne. Autrement dit, si une petite distance n’existe pas entre les pièces, ce mécanisme se grippe, la serrure se bloque et la clé n’ouvre plus. Le jeu représente cette distance nécessaire.

Et là il ne s’agit plus d’un jeu de mots !


Fais donc un break, un pas de côté, et laisse ton esprit vagabonder


Le jeu ramène immanquablement à l’enfance, période pendant laquelle il est omniprésent. Depuis combien de temps n’as-tu pas joué à un jeu simple qui ne nécessite aucune technologie? Un jeu avec des règles établis (jeu de société, jeu de carte…)

Le jeu casse les routines et contourne l’ennui. Le jeu est une porte d’entrée dans les sensations

Il faut créer et entretenir sa propre grille de jeu



Dans le cadre des stages de dessin, qui nécessite d’aiguiser son observation, j’ai imaginé quelques exercices pour y parvenir. Il s’agit de forcer son esprit à noter des détails qu’il ne remarque pas la plupart du temps. Plus ils sont bizarres et incongrus plus c’est efficace !


Voici une proposition pour l’installation d’une grille de jeu d’entrainement.

Lis ce qui suis comme le petit livret « Règle du jeu », livré dans les boites de jeux justement ! Ce n'est qu'une proposition, tu as peut-être déjà ta règle du jeu.

Essaye une autre pour voir ! Allez, prends toi au jeu quoi !


1 - Défis d’observation

Avec ma sœur, nous comptions les voitures blanches, ou rouges, ou bleus pendant les longs trajets en voiture, ou après avoir chacune choisi un numéro de département, les plaques qui correspondaient ! Adapte ta grille de jeu à partir d'observations. Paramètre un cadre précis et fais une simple opération de comptage. Femme/homme/enfant/animal ou végétal/objet, bâtiment ; une action, l’âge des cibles, un détail de plus en plus subtil ; le nombre à atteindre pour le défi ou le laps de temps accordé au décompte, etc. ça peut être les femmes qui portent un manteau, les hommes qui lisent, les personnes accompagnées d’un enfant...


Les critères de sélection doivent motiver l’observation. Avec un peu d’entrainement, on a besoin de complexifier de plus en plus. On ajoute alors presque naturellement des paramètres supplémentaires pour qualifier la cible, on augmente la durée d’observation, etc… Tu peux compter le nombre de cheminées entre deux rues, le nombre de panneau publicitaires, le nombre de boulangeries sur toute une journée, le nombre de personnes qui s’adressent la parole, ou celles qui regardent en l’air...

Image par Gerd Altmann Gerd Altmann


2- Jouer avec ses représentations mentales

Une variante consiste à chercher ce qui ressemble le plus à une image mentale simple préalablement choisi, un mot, un concept. Le but est de spécifier comment qualifier l’observation.

Combien de personnes me font penser à une chouette aujourd’hui ?

On peux aussi choisir une émotion, la joie, la tristesse, la colère, et dédier ta journée à ce qui lui correspond. Qu’est ce qui représente le plus l’amour, l’ennui, le dégout, le désir, dans cette journée ?



3 – Inverser les processus

Il s’agit de laisser la sensation d’observation te remplir en qualifiant ce que tu vois par un nom, une image, une sensation ou une émotion. Tout au long d'une journée, d'une matinée par exemple, force-toi à repérer ce que tu éprouves quand tu croises quelque chose de nouveau. Est ce beau, sale, odorant, attirant. Utilise tes sens et nomme l’image associée. Tu observes les émotions associées à tes observations, tes propres métaphores, ton processus d’association d’idées. Le plus souvent, elles sont récurrentes comme une litanie. Leur évolution au fil des semaines, des mois, alors que tu en es spectateur, fait aussi partie de l’observation. Il n’y a pas de limites à cette observation.



4 – Les émotions sur le coup

Relève les caractéristiques inconnues ou au contraire connus dans les situations que tu rencontres. Chercher des éléments inconnus dans ce qu’on connaît le mieux, remarquer ce qu’on n’a jamais vu auparavant, peut se révéler être un jeu passionnant ! On peut chercher des éléments familiers dans ce qu’on ne connaît pas, ce qu’on voit pour la première fois, dans ce qui déstabilise. Est ce que le danger n'est pas uniquement dans ton esprit ? Essaye d’apprécier ce que tu n’aimes pas naturellement, ou de regarder ce que tu ne veux pas voir (dans la limite de ce que tu peux regarder bien sûr, ne te fais pas violence, c’est un jeu, pas une lutte !).

Ah ne me force pas à apposer un avertissement contre mauvaise utilisation hein !

Cherche ce qui est positif dans le fait de rencontrer des inconnus. Choisis une personne au hasard et trouve ce qui te plais en elle, ou repère une personne qui ne te plait pas et module tes critères d'observation. Trouve les choses qui te déplaise chez une personne qui te plait !

Tu découvriras peut-être que tes perceptions sont bourrées de clichés, de malentendus, remplis de tes propres croyances ….



5 – Les témoins intérieurs

Il y a quelques années, j’avais fait un collage avec des photos de personnalités que j’admire. Certaines n’étaient plus vivantes, j'avais besoin de leur proximité pour me motiver, pour m'accompagner, elles qui me motivaient tant, et elles le font encore ! Sur le mur, ces personnes me regardaient désormais, jour après jour. Au fil du temps, elle semblaient même me juger un peu. Certains jours, ils ou elles étaient contents de moi, d’autres fois un peu agacés. Parfois en colère, et alors je voyais les reproches dans leur regards. Bien sûr c’est moi qui projetais mes humeurs sur eux. La photo, elle, ne bougeait pas, mais ma perception, oui !


Essaye ! Avec des personnes qui fixent l'objectif ou non (pour ma part je préfère la première option).

Tu peux aussi faire un mur de personnes que tu détestes, l’exercice doit être très instructif (ahhhh, ça me donne des idées, tiens !!). Le paramètre important, il me semble, est de choisir des personnalités publiques, des grands hommes ou femmes que tu voudrais égaler, rejoindre, que tu peux même parfois jalouser, dont la place te motive, assez éloignées pour être des icones qui n’ont jamais interagis avec toi. Ces personnes sont celles à qui tu donnes le statut de héros. Même si tu prétends ne pas être à la hauteur, tu voudrais tout de même les égaler. Tu dois être fière d’être indigne en leur présence, c’est ce qui te permettra de ne plus avoir peur de marcher à leur côté. Imagine que ce héros est ton ami (si, si, je sais que parfois dans tes rêves tu le vois, tu lui parles !). Tu ne dois pas avoir peur de tes icones, de tes Dieux. Ils sont là pour t’apprendre à marcher dans la lumière.

Image Convegni_Ancisa

Invente tes jeux

plus ils seront farfelus, plus ils t’emmèneront loin de ton quotidien, plus ils seront efficaces.

Elargis le champ des possibilités, élargis ton paysage interne.


Le jeu défoule, détends l’esprit, évacues la pression. Mais il est surtout un processus actif. Il procure confiance et assurance. Prendre le temps du jeu force à ralentir, à se focaliser sur le moment présent sans s’en apercevoir

Le jeu est ce qui permet le fonctionnement de ton esprit.

Aborde ton parcours créatif avec cette image de la distance que tu introduis entre toi et ton environnement, la distance qui te permettra un regard différent.


Mets en place le jeu dans la serrure qui permet de l’ouvrir !



Avant de finir, une précision sur les limites du jeu et le cadre. A un moment on doit en sortir, il faut savoir s’arrêter, sinon on devient esclave de celui-ci, pieds et poings liés devant les règles, dépendant. Même par rapport au jeu il faut garder une distance ! Le but de ta grille de jeu est l'état dans lequel elle te maintient et qu'elle protège en toi la capacité à voir le monde comme un alien qui ne le connaît pas. Mais le cadre des règles ne doit pas devenir un piège. Si ces règles te limitent et t'enferment, t'ennuient, il n'y a plus de jeu, mais juste une obligation que tu te crées. Jouer est éphémère et relève d'une disposition au jeu. On peut étendre un environnement de jeu très profondément dans son organisation, son espace de vie. Sans doute c'est ce qu'on appelle "vivre avec son âme d'enfant". Personnellement et malgré les règles du jeu qui parfois sont contraignantes, malgré les aspects théoriques et techniques (administratifs, financiers, commerciaux, logistiques, stratégiques, tactiques... j'en rajoute ou bien ?), malgré toutes ces choses auxquelles on doit se coltiner dans n'importe quelle pratique, et dans la création même, jouer est une valeur que je cultive, parce que c'est ça qui est sérieux dans la vie, contrairement à ce qui se dit.


Si on ne s’amuse plus, il faut s’arrêter et passer à la deuxième clé : Ouvre ton esprit.



Je te souhaite une belle grille de jeu qui te correspond

Prends soin de toi !


myriam


PS Je terminais mes posts de la même façon bien avant que cette allocution devienne une tarte à la crème. Je ne vois pas pourquoi je changerai mes habitudes à cause d’un… d’un… Allez tchô !


Pour poursuivre

Les clés de la création 3 Sortir du cadre

Les clés de la création 4 Intègre l'erreur

Les clés de la création 5 Trouver l'équilibre

Les clés de la création 6 S'entrainer



Crédit photo (liens non affiliés) Pixabay

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