Pourquoi le flow ?
Image par Faizal Sugi (photo sur Pixabay, voir crédit photo en fin d’article)
Première publication le 7 décembre 2019
Nous avons parlé du flow dans deux articles L’expérience optimale : à la découverte de ta fréquence
Maintenant peut-être te poses tu cette question, surtout si tu as un peu de mal à rejoindre ta Zone ou même à comprendre qu’elle existe.
Pourquoi voudrais tu atteindre le flow ?
Ce que produit le flow devient une récompense en soi, un moment de bien-être et d’accomplissement, et même plus. Les bénéfices du flow ne sont pas seulement ces sensations intenses et apaisantes.
C’est un espace productif et puissant extrêmement efficace. Ce qu'ils t’apportent t’incitent à reproduire cet instant, c’est un phénomène de nature empirique, le flow devient un besoin, une sorte d’addiction, une bonne, très bonne addiction. On en redemande, on veut à nouveau plonger dans cet état de pleine conscience, de décentration. La sensation d’être en dehors de la réalité quotidienne te soulage de la pesanteur, de la densité de tes journées.
Le flow est comme une spirale, une mise en abyme qui s’alimente elle-même. Ainsi, les bénéfices du flow sont en même temps les phases de son processus.
Quels sont donc ces bénéfices inégalés ?
Une concentration sans effort
Ce que je te décris est un état d'hyper-concentration et d’immersion totale focalisée sur le moment présent. Le flow concerne les moments où tu es immergé(e) dans ton activité, totalement absorbé(e).
La concentration est bien sûr un élément indispensable pour s'impliquer totalement dans l’instant. Cette concentration favorise ton attention, tu remarques plus de détails. Mais surtout, la particularité de cette attention est quelle est sans effort. Elle ne suscite ni conflit psychique, ni stress, ni anxiété, ni ennui.
Le Sentiment de maîtrise et de contrôle
La concentration dans un état de flow favorise à la fois les associations d’idées et associe un mouvement à ces combinaisons. Cette connexion entre pensée et gestes améliore la coordination en intégrant au mieux les réflexes conscients et inconscients.
Tu sais que l'activité est faisable et que tes compétences sont en adéquation.
Être dans la Zone induit une rétroaction immédiate, les réussites et difficultés au cours du processus sont immédiatement repérées et le comportement ajusté. Les challenges et les aptitudes arrivent simultanément à leurs points culminants.
L’action devient impossible à endiguer et de plus en plus puissante
Ton sentiment de réussite est à son apogée. Tu ressens à la fois un étrange calme et une euphorie, l'impression de pouvoir agir sans fatigue, une énergie psychique inépuisable. Tu atteins un état d’équilibre entre tes compétences et tes défis. Les actions à effectuer se présentent de façon très claire, le feedback est instantané.
Beaucoup d'athlètes décrivent le caractère naturel et « sans efforts » de leurs performances lorsqu'ils réussissent leurs meilleurs temps ou scores connus.
Ayrton Senna, le célébre pilote de Formule 1 à témoigné de ce moment :
« Tout à coup j'ai réalisé que je ne conduisais plus la voiture consciemment. Je la conduisais comme instinctivement, mais j'étais dans une autre dimension. J'étais comme dans un tunnel. Je continuais et continuais, encore et encore et encore et encore. J'avais largement dépassé la limite mais j'étais toujours capable de trouver plus. »
Poursuivons, nous parlions des bénéfices du flow, tu te rappelles…
Dis voir tu étais où là ?
Ailleurs n’est ce pas ? Une formule 1 ? Non !!!
Tu vas donc bien saisir le prochain bénéfice que voilà
La Distorsion de la perception du temps
Dans ta Zone, tu ne vois plus le temps passer. Le temps se dilate on dirait. La concentration totale sur le présent t’amène à cette perception altérée du temps. Tu n’en es plus conscient, c’est comme s’il avait disparu. A tel point que tu peux oublier certaines choses pourtant importantes, voir vitales.
Manger (ça arrive plus souvent qu’on ne le croit !), un rdv, une autre tâche programmée qui ne t’enchantait pas. Tout ça t’est sorti de l’esprit. Et oui ! tu étais hors temps !
Je suis sûre que ça te rappelle quelque chose
« Je n’ai pas vu le temps passer, j’étais tellement dedans….. »
Tu peux ainsi oublier d’appeler un ou une amie, une personne proche, une chose vraiment importante, par exemple l’heure d’aller chercher les enfants à l’école (si , ça arrive !). Tu as repoussé loin de toi ton quotidien, tes soucis, ton stress. C’est en quelque sorte un monde parallèle dans lequel rien d’autre n’existe que la tâche en cours.
La Perte de conscience de soi
Ce qui arrive à ce moment, concentré sur ton action, c’est que tu ne penses plus à tes pensées. Tu n’as plus de préoccupations à propos de toi-même, tu n’es plus le centre.
Ce sentiment de décentration peut te donner cette impression de perte de conscience de toi-même quand tu reviens à la réalité. C’est une véritable dilatation du moi, l’impression de sortir au-delà des limites de l'ego, de le transcender. Cette modification de l’état de perception de soi amène un sentiment de sérénité.
La disparition de la distance entre le sujet et l’objet
Quand le flow est installé par une pratique régulière, tu peux ressentir parfois un sentiment profond d’appartenance à un tout plus vaste que toi-même. La distance entre toi et les objets, la situation et ton action est abolie. Tu as alors l’impression d’un ordre, d’une logique, une profonde sensation d’harmonie, et d’être à ta place. C’est l’état dont parle Krishnamurti, un dépassement de la dualité.
La science moderne nous a habitué à une distinction rigoureuse entre l'objet et l'expérimentateur.
Être dans la Zone te permet de surmonter cette opposition.
Poursuivons...
Quoi ! tu croyais qu'on allait s'arréter là ?
Mais tu es dans la caverne au trésor ici, le lieu de l'abondance et de la richesse, Ali baba en personne !!!
Allons y !
L’activité est en soi source de satisfaction
Le flow est une expérience autotélique, car elle se caractérise par une récompense intrinséque. On parle même de personnalité autotélique.
Les personnes autotéliques « […] sont tellement intensément impliquées dans une activité que rien d'autre ne semble leur importer que cette activité même, l’expérience en elle-même est si agréable que les gens la font quel qu'en soit le coût, dans la seule finalité de la faire.
L’art brut est exclusivement autotélique puisqu’ lorsqu’entreprit sans autre but que lui-même.Les artistes d’art brut entrent dans la pratique créative pour accéder à cet état de flow (même si il ne le nomme pas!) et uniquement dans ce but. Au début de leur pratique, ils n’ont pas de projet global d’œuvre ou de volonté de résultat, à la différence d’un artiste qui aurait élaboré sa connexion à un médium par l’apprentissage.
Ce qui n’empêche pas un artiste brut de construire une œuvre globale et cohérente de façon plus consciente que ce que l’on croit. Ni un artiste formé par un enseignement de (re)découvrir la pratique pour elle-même, bien sûr.
Personnellement je suis probablement entre les deux démarches, travaillant activement à éloigner le résultat et recréant une connexion primaire. Pour cette raison je me suis éloignée de la figuration.
Ou du moins j'y travaille activement !
La vidéo Work in Progress Silhouette développe cette démarche.
Avec tous ces bénéfices, le flow est une expérience passionnante, exceptionnellement positive. L’impression d’être transporté, « comme sur un petit nuage », parfois ému aux larmes, a poussé l’humain à rechercher cette expérience de tout temps, pour elle-même.
C’est pour cette raison que cet état, même s’il a été nommé de différentes façons, a été enseigné, pratiqué par nombre de spiritualités, et religions depuis les origines de l’humanité.
Des indiens aux chamanes amérindiens, du bouddhisme au taoïsme, on retrouve la recherche du même état dans la méditation, le yoga, l’aikido, le kendo, l’ikebana.
Bruce Lee a abondamment parlé des bénéfices de cette pratique, sans lui donner ce nom de flow.
J’aime cette phrase issue de son enseignement
« N’utilisez que ce qui fonctionne, partout où vous le trouvez »
C’est un état de grâce qui est en soi une source d’énergie, la connexion la plus haute avec ta propre fréquence, ton propre réservoir ! Le sentiment de joie qui l’habite et qui en découle est la motivation qui te pousse à explorer à nouveau l’activité qui te porte vers ta zone.
L’état de flow contient ce qui le motive
Image par msandersmusic de Pixabay
Les points que je viens d’énoncer sont donc en quelque sorte les ingrédients du flow et sont en même temps ses premiers bénéfices.
Mais ce n'est pas fini....
Une mane je te dis !
Il est évident que le flow est un outil puissant de développement. L’état qu’il procure t’enseigne à être moins dépendant des récompenses extérieures. Il favorise ton autonomie, puisque tu deviens moins sensible aux récompenses et manipulations.
La pratique d’une activité qui t’enthousiasme et te mène vers ta fréquence, ta Zone, favorise ainsi une meilleure santé émotionnelle. Dans la perspective de tes projets, tu es toujours prêt à t’impliquer, pour recréer ce qui va te permettre de ressentir à nouveau cette plénitude.
Quand tu expérimente le flow dans ton travail, dans ta vie familiale, tes relations avec les autres, dans des activités banales de la vie quotidienne et même quand tu es seul et inactif, tu entres dans une spirale vertueuse, une boucle de rétroaction positive.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la vertu que nomme Krishnamurti, (à la suite de nombreux courants philosophiques) un ordre, ce qui est à sa place, l’implication positive dans ce qui t’entoure, un plein investissement dans le courant de la vie.
Le concept de flow a été utilisé pour optimiser l’apprentissage. Les écoles alternatives, Montessori, Summer Hill, sont des expériences où les enseignants font confiance à la motivation individuelle.
L’opinion la plus répandue est que l’apprentissage est rarement une partie de plaisir, mais une activité autotélique mène à comprendre et elle peut être totalement jubilatoire. Le flow plonge l’apprenant dans une attitude joyeuse de curiosité, une volonté de comprendre, de résoudre des problèmes.
Dans une pratique qui t’enthousiasme, tu t’intéresses volontiers à quelque chose sans en attendre de récompense immédiate
La perspective des découvertes est la récompense
Le résultat est visualisé comme une action unique et cohérente, et non comme un ensemble d'actions morcelées et laborieuses. Le savoir peut ainsi devenir une activité autotélique. Les boulimiques du savoir sont des épicuriens de la connaissance. Ils aiment le partage et de la construction de connaissances avec d’autres.
Oh la, je me reconnais ici aussi !!
Il existe un aspect du flow que nous n’avons pas encore abordé.
Encore plus puissant que ce que je viens de décrire, c’est le flow à plusieurs, le flow partagé, une dimension que connaissent bien les musiciens, les comédiens, beaucoup d’artistes, les équipes sportives, et même n’importe quelle team !
Pour parler du flow de groupe et du team flow, je te donne rdv samedi prochain !
Alors dis moi, est ce que ça ne te donne pas envie de se plonger d'autotéliquer ?
Je te souhaite de belles connexions
Prends soin de toi !
myriam eyann
PS Je terminais mes posts de la même façon bien avant que cette allocution devienne une tarte à la crème. Je ne vois pas pourquoi je changerai mes habitudes à cause d’un… d’un… Allez tchô !
Crédit photos
image couverture Faizal Sugi, stokpic, msandersmusic
