Naître créatif ou le devenir ?

Image du post Henri Van Ham (voir crédit en fin de post)

Démystifier la création 1/2

La créativité serait-elle une qualité que l’on a d’emblée, à la naissance ?

Elle est pourtant le propre de l’humain (un des propres de l’humain, il y en a tant !). La preuve, homo sapiens a crée les Dieux à son image en les nommant « Créateur ». Tout humain a des capacités créatives, mais malheureusement tout le monde ne les développe pas, n’ayant pas conscience de sa puissance créative. La créativité serait le lot de quelques élus, choisis des Dieux donc ! Pourtant, être créatif implique d’acquérir certaines compétences. Les connaitre permet de savoir ce qu’on doit perfectionner pour augmenter sa créativité.

DEVENIR CREATIF est donc possible.

Peut-être même indispensable !

Faisons donc un petit voyage en compagnie des créatifs, en particulier, les artistes et les entrepreneurs.

Puis je te proposerai d’écouter les propos d’une artiste, Marina Abramovic et d’un entrepreneur Oussama Hamar.

Mon activité artistique (produire différentes créations) est distincte de mon activité d’entrepreneur (les diffuser). Etant à la fois artiste et entrepreneur, je me suis interrogée sur les qualités que requiert mes deux métiers, d’artiste et d’entrepreneur. En effet j’ai eu plusieurs activités, « à mon compte », architecte, infirmière en libéral, infopreneur. Je me suis formée sur le marketing, le lancement d’un produit, apprendre comment faire un rétroplanning, développer mon mindset, le storytelling, etc. Les compétences requises pour être artiste ressemblent à celles d’un entrepreneur, comme deux gouttes d’eau.

Pourquoi les entrepreneurs n’utilisent pas les outils des artistes, et les artistes les outils des entrepreneurs ?

Pourquoi un entrepreneur ne se servirait pas des outils de l’artiste ?

Que l'on se qualifie artiste ou entrepreneur, cela nécessite un entrainement, tel le sportif de haut niveau qui ne relâche jamais la pression sur ses muscles, ni sur son moral. Pour devenir bon, au moins en technique, il faut y être, tous les jours (ou presque !), maintenir une capacité de concentration hors du commun, développer des outils pour l’entretenir et l’augmenter. L’artiste et l’entrepreneur sont des forcenés. Ils planchent avec obsession sur leurs projets. Discipline, répétition, persévérance, régularité, chaque jour être dans l’atelier.

Tout se joue au mental !

Le projet, qu’il soit artistique ou entrepreneuriale, demande un long processus de réflexion, et de jongler avec une multitude de balles, de concepts, d’idées intermédiaires, de détails. Artistes comme entrepreneurs ont le même désir :

Faire exister leurs rêves !

Pour aller du rêve à l’œuvre, ils sont prêts à dépasser leurs limites, cognitives, intellectuelles, spirituelles. Ils sont prêts à des expériences différentes. Ce sont des curieux qui cultivent à dessein cette curiosité.

La première chose que l’artiste apprend est l’observation systématique, et même technique, du monde qui l’entoure. Il observe les œuvres de ses pairs, le monde où il vit, les objets, l’environnement, la nature, les autres êtres humains, tous les êtres vivants et toute la matière qui existe sous leurs yeux. Il apprend comme un processus la nécessité de voir autrement, faire des associations, de matières, d’idées, de concepts.

Pour dessiner, il faut regarder différemment, voir les lignes sans nommer les objets. Par exemple, si tu veux dessiner un visage, le plus complexe est d’oublier ce que tu dessines, un nez, une bouche. Ce sont les lignes qu’il faut voir. Sinon, ton esprit en nommant, en reconnaissant ce qu’il regarde, remplace ce qu’il voit par le symbol qu’il connaît (« comment on dessine un nez »). Le symbol « nez » est associé à la représentation habituelle du nez, toute la difficulté est de s’entrainer à ne pas voir « un nez », mais une suite de lignes et de traits. Si tu cherches à quoi ressemble un dessin de nez, tu ne regarderas pas ce qui est devant toi, parce que ton cerveau ne jugera pas nécessaire de l’observer pour en faire un dessin, puisqu’il a déjà stocké l’information « dessin du nez ». Pour véritablement observer le nez et le dessiner, il faut le forcer à oublier ce qu’il en sait.

A force de se contraindre à une observation de la matière, on modifie sa perception.

On devient avec le temps, avide de ce genre de décalage. L’entrepreneur connaît cette nécessité, celle de voir autrement, il tente sans cesse de résoudre des énigmes. La curiosité est une arme sans pareil pour trouver des solutions. L’être humain est curieux. Entrepreneurs et artistes ont une addiction à la curiosité parce qu’elle les fait progresser. Ils apprennent, sans cesse, du monde qui les entoure. Cette soif va jusqu’à l’exploration des limites.

Artistes et entrepreneurs vont voir derrière les lignes parce qu’ils aiment ça.

Cette aptitude les faisant progresser, ils cultivent le goût du risque. Le goût du risque entretient l’addiction à la curiosité. L’action, oser, se jeter dans le vide, aller en territoire inconnu. Tous les artistes en parlent, tous les entrepreneurs aussi. Sortir de sa zone de confort (l’élargir en fait !), se mettre en danger (même si je n’aime pas trop cette expression !), faire bouger les lignes. Parfois même on brule son navire, pour se forcer à y aller !

C’est là que la solution habite, et on veut aller la chercher!

L’artiste et l’entrepreneur se tiennent prêt, même pour l’échec. Au pire, on apprend, encore, de ses propres erreurs. Faire des tests, réajuster, penser, repenser, changer de direction. Pour avancer pas le choix, il faut accepter ses erreurs, se remettre en cause. L’erreur devient ce qui permet d’apprendre, c’est une nouvelle nourriture, on compose avec, on apprend d’elle. On finit par l’attendre comme le processus naturel que l’on a choisi.

On développe ainsi la capacité à faire des liens entre les choses que l’on apprend et finalement on applique à tous les domaines l’interaction permanente. Ce que bâtit l’entrepreneur, comme ce que bâtit l’artiste est une œuvre vivante, animée par le sens qu’on lui donne.

Artiste et entrepreneur crée pour

changer le monde

partager leurs visions

ouvrir des perspectives et des portes au genre humain

Sans partage, sans exposition, l’artiste n’existe pas. No lead no business, sans contact, sans visibilité, l’entrepreneur n’existe pas. C’est le sens des projets, des produits, des œuvres qui font exister les idées des uns et des autres. Même si on en est offusqué, il existe un marché de l’art où l’artiste a une place particulière, comme il existe un marché qui concerne tout entrepreneur, une niche. Que l’on soit artiste contemporain, artiste de street art, calligraphe, dessinateur, artiste brut ou outsider, on s’adresse à un secteur précis. Même si on fait comme si tous ces rouages ne nous concernaient pas.

On comprend mieux pourquoi l’artiste, tout comme l’entrepreneur, cultive sa différence, revendique son point de vue unique, cherche à innover, à marquer le monde qui l’entoure.

Dans le processus créatif, l’artiste apprend tôt la nécessité de faire un pas de côté pour regarder son dessin par exemple, son tableau, de loin, se reculer. Il faut savoir prendre de la distance pour regarder différemment sa propre production, faire quelques pas en arrière puis laisser faire, infuser, lâcher prise. Je cultive mes périodes régressives comme des ressourcements qui contiennent le germe ou la solution à de nombreuses impasses.

Comment travailler sa créativité ?

Voilà des compétences à développer !! Le reste est de la magie, un zeste d’on ne sait quoi, qui se promène dans l’Univers. Au cas où ce zeste passe près de toi, je te conseille d’être là où tu veux être, dans ton atelier, ton entreprise, à ton œuvre. Le reste, savoir si tu as un don, si tu possèdes ce qu’il faut, c’est des nœuds inutiles dans ta tête, et totalement inutile à tes créations !!!

Les compétences du créateur

1 - Discipline et travail

2 - Être curieux

3 - Avoir le goût du risque

4 - Intégrer l’erreur

5 - Donner du sens à l’action

6 - Cultiver sa différence

7 - Lâcher prise

La créativité se travaille et s’acquiert ! Fais confiance à une artiste !!

Que tu sois entrepreneur ou artiste, ou même les deux, voilà les propos d’une artiste Marina Abramovitz :

Et d’un entrepreneur Oussama Hamar

Prends soin de toi !

myriam

PS Je terminais mes posts de la même façon bien avant que cette allocution devienne une tarte à la crème. Je ne vois pas pourquoi je changerai mes habitudes à cause d’un… d’un… Allez tchô !

Crédit photo Henri Van Ham de Pixabay