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Le bon rythme pour ton cerveau


Image par Gerd Altmann de Pixabay (voir lien en fin d’article)



Le bon rythme pour ton cerveau


Tu as expérimenté, au moins pendant l’enfance, le bon rythme pour ton cerveau, un état de l’esprit productif, de concentration intense où l’on perd toute notion du temps et où l’on fait abstraction du monde extérieur. Nous sommes partis à la découverte avec L’expérience optimale : à la découverte de ta fréquence, de cet instant que tu connais déjà sans le savoir.


Cet état est maitrisable et on peut en tirer le meilleur profit.


Cet instant de concentration et d’attention, où on fait corps avec une activité, a été tôt reconnu par les spiritualités de l’humanité et diverses religions. Il a néanmoins pris son nom de flow (ou Zone) avec le psychologue Mihály Csíkszentmihályi en 1975. Les sportifs, les artistes, l’expérimentent en lui donnant parfois un autre nom (second souffle, méditation de pleine conscience). Il existe dans la pratique du bouddhisme, de l’hindouisme, dans celle des arts martiaux, il est appliqué en psychologie positive, dans le développement personnel, l’hypnose….. Tu comprends maintenant pourquoi je te parle du bon rythme pour ton cerveau !


Pour ma part, j’ai découvert la puissance du flow avec la pratique du dessin. Mes premières expériences de concentration intense se sont pourtant installées avec la lecture, puis avec l’écriture, bien avant que je comprenne le processus, ni ne le reproduise dans le but précis de l’état qu’il procure.


Le flow est une attention sans effort qui plonge dans un sentiment profond d’engagement, intemporel et mentalement régénérant. La perception s’y modifie, on découvre des sensations inédites, qui peuvent être comme des réponses, ou des confirmations.


Dessinant depuis toujours (comme nous tous, je le précise !!), il y a eu cependant des périodes répétées sans dessin, ou même prendre un crayon suscitait un blocage. Le besoin de dessiner était là pourtant, mais l’injonction du « bon dessin » me bloquait. La peur de ne pas faire dans les règles, ou de ne pas savoir, me nouait les entrailles. Elle m’empêchait de me lancer, oui, malgré l’archi (ou justement à cause de cette expertise technique).


Ma frustration venait du désir non assouvi de dessiner comme une enfant, pour rien, surtout pas pour produire quoique ce soit. Juste pour cette action passionnante, dessiner. Malgré mon envie, il m’était impossible de me détacher du « comment bien faire». Alors forcément, j’inventais plus ou moins consciemment tout un tas de prétextes pour ne pas « y aller ». Ce n’était jamais le moment.


« C’est le genre de détail qui me démange le cul quand je les néglige. Si j’ai pas réussi à r’mettre de l’ordre dans ma tête c’est parce que ça à chié en continu dans le ventilo, sans aucun répit »

[Abraham dans Walking dead, saison 6, épisode 6].


On se laisse happer, quelque soit ce qui happe. Une vie est remplie de ces trucs qui font tourner le ventilo et qui empêche d’y voir clair, et d’aller là où on souhaite aller.

Image S.Hermann & F. Richter


Cette notion de rythme et de timing est essentielle

pour rejoindre l’était de flow qui te correspond.


La bonne nouvelle, c’est que la rivière finit toujours par rejaillir quand cela concerne ce qui te passionne. Car il s’agit essentiellement de cela, ce qui te fait vibrer. Le courant est trop fort, ce n’est pas négociable.


A ce moment, quand le jet n’a plus été maitrisable, j’ai pris une feuille, un crayon, j’ai dit peu importe, peu importe ce qui se passera sur cette feuille. A partir de ce moment, le flow était de nouveau accessible.


Le flow est un état d’harmonie et de joie, voire d’extase, un état de grâce. On ne pense plus en mot. Les tâches à effectuer, les actions se présentent de façon claire, la confiance est totale.


Il fait perdre la notion du temps.


En quittant ce mode de pensée, pour revenir aux choses plus triviales de la vie courante, inévitablement, on ne se sent pas fatigué malgré l’effort, mais détendu. On aborde du coup le quotidien, et les contingences qui l’accompagnent, avec beaucoup plus de légèreté soudain. Ce changement de rythme, si il a été provisoire, te permet une adaptation subitement différente, un genre de décalage réparateur.


Le flow est cependant un état fragile.


Y accéder demande un entrainement.


Dans la première phase de cet échauffement, on s’en déconnecte facilement. Il suffit de la sonnerie de ton portable, d’un mot entendu qui te happe vers une conversation. Ce retour à la réalité, en quelques secondes, provoque un décalage, ressenti avec ennui parfois, colère quand tu ne voulais pas être détourné de ton action. Tu peux avoir alors besoin de quelques secondes pour reprendre un mode de pensée adéquate à la situation ou à la communication qui se présente. C’est le moment où tu dis « désolé, je n’étais pas dedans, j’étais ailleurs ! ». C’est toute la subtilité de ce timing, de ce qui te happe, et du nouveau tempo que tu ne souhaites plus quitter.


Par la suite j’ai lu et comprit que le flow est un phénomène universel, une compétence quasi innée pour l’espèce humaine. Dans le domaine artistique on le nomme parfois la Zone, pour les sportifs on parlera de second souffle, dans d’autres pratique de pleine conscience.


Nous cherchons tous ces moments où le cerveau s’apaise, où il semble devenir silencieux. Nous aspirons tous à différents moments, à stopper le flux de la pensée, à se débrancher. En fait, rien ne peut stopper le flux de pensée, ce que nous cherchons ce sont des pensées productives, une concentration que les idées que nous aimons.


L’état de flow ne débranche pas ta pensée, il la magnifie, il la rend addictive.


Entrer dans le flow par une pratique active, permet grâce à une concentration intense sur le moment présent une décentration et une distorsion de la notion du temps. La distance avec la tâche disparait, on a un sentiment de contrôle et de puissance sans pareil, source de satisfaction.


En ce qui me concerne, cela m’a complétement dégagé de la notion de résultat. Il ne s’agissait plus de produire un dessin, mais de le faire, d’être dans la Zone. Peu importe si le dessin était beau, réussi, maitrisé, puisque j’avais eu la satisfaction de l’exécuter.


La sensation de flow est une harmonie et un ordre qui nous correspond véritablement. Au moment du flow, tout est à sa place. Si tu aimes écouter de la musique, c’est comme un morceau de Jazz, dense, précis, et oui, un rythme parfait !


Mais alors pour toi, quelle est la méthode, les astuces pour rentrer dans la zone ?


Et bien à mon sens, il existe 3 conditions préalables incontournables

Image AnnaliseArt


La première condition est de faire ce qui t’enthousiasme


La concentration que nécessite le flow est ton ordre intérieur. Il est donc en lien avec ce que tu es, ce que tu aimes, ce qui te représente, ce qui te définit. Dans le flow tu es en cohérence totale avec tes valeurs, tu les embrasses toutes. Pour atteindre ton flow, tu dois être dans une activité que tu aimes au point que tu pourrais payer pour la faire. Et même, à mon avis, l’activité de flow efficace concerne la chose pour laquelle tu serais prêt(e) à donner ta vie.


Personne d’autre que toi-même ne peut donc déterminer ce qui t'amène au flow.


Cela peut être une activité que tu connais déjà, ou une activité que tu as aimé et que tu souhaites reprendre. C’est peut-être aussi la curiosité que te suscite cette activité, qui te démange. Le plus souvent, tu sais que tu peux atteindre un état au moins agréable dans cette pratique, mais qu’il te faut passer par un moment d’échauffement, un premier effort (quelque fois il s’agit de sortir dans le froid pour aller à la salle de sport le jour où tu n’en as pas envie !!).


Dans le cas du dessin, parfois, je prends mes crayons parce que c’est mon rythme quotidien, avec cette petite phrase assassine "Il faut que je dessine". Pourtant, et c’est là que réside la grande chose, le "Il faut", c’est moi qui le décide !


C’est la promesse de rejoindre ce que tu aimes qui te pousse à dépasser les premiers moments où tu dois forcer.





La deuxième condition est de

développer l’attention au moment présent


L’accès à ton flow nécessite que tu te concentres sur la tâche.

Et cette concentration nécessite que tu te détaches de tout le reste.


En ce qui me concerne, le détachement se rapproche de ce qu’en dit Jiddu Krishnamurti. Ne plus chercher à être efficace, ne plus rien vouloir, juste être, au bout de mes doigts. Cet état nécessite une ouverture à ce qui est, une conscience de ce qui t’entoure en oubliant ta propre conscience. Krishnarmurti le décrit comme le moment où tu n’es plus le centre. C’est le miracle de l’attention. Ton esprit ne suit plus aucune direction, aucun mouvement, ni ne cherche aucune efficacité, sans perdre sa conscience d’être, et au contraire en s’y connectant avec une intensité qui existe peu (ou pas) dans ton quotidien.


Attention, cela ne veut pas dire que ton esprit est immobile, qu’il est inefficace ou absent, au contraire. Mais pourtant tu as cette sensation très forte qu’un certain silence s’est installé dans ton esprit. L’observation, l’attention, ont remplacé tes pensées obsédantes. Tu es en paix parce que tu penses à autre chose que le flux habituel stérile qui n’est qu’une roue absurde.


Ce qui se passe dans le flow fait sens, il s’agit de toi et de ta connexion au monde, celui dans lequel tu existes. Avec un peu de pratique, tu te connectes à autre chose de plus grand que toi-même, une Energie qui te traverse, dépasse ta propre conscience et tout à la fois l’englobe. Tu as alors pleinement conscience de faire partie de ce tout. Le détachement par rapport à un objectif verrouillé (par exemple faire un beau dessin !!), c’est le moment que je décris par peu importe, peu importe ce qu’il se passera, je veux y être !!



La troisième condition c’est la

capacité introspective à trouver son ordre propre.


Cette introspection n’est pas uniquement d’ordre cognitif, elle est intimement liée au corps. Il s’agit ici d’un équilibre entre la conscience de ce que tu es dans ta chair (dont ton cerveau fait partie, eh oui !) et la conscience du monde qui t’entoure. Cette sensation d’être à sa place, dans le moment présent, te permet de quitter ton désordre intérieur et de te connecter à un ordre dont tu fais partie mais dont tu n’es pas responsable, que tu n’as pas créé et que tu ne peux modifier que comme une partie (eh non, tu n’es pas le Dieu ! Tant mieux !!)


Mon astuce pour rejoindre le flow est assez simple et proche des gammes du pianiste, permettant de délier les doigts et de rentrer dans la concentration avant le véritable travail. Ma méthode efficace pour accéder au flow, à partir du dessin, est une répétition hypnotique du geste.


On découvre en général la sensation de flow par hasard, sans la chercher. Par la suite on veut s’y connecter à nouveau, on cherche et on force cette connexion. Mais elle nécessite un lâcher-prise, une confiance préalable, d’oublier le vouloir et être dans l’instant.


Image Elisa Riva


Répéter un graphisme simple me permet à la fois l’attention de l’instant, le lâcher prise nécessaire et la connexion à ce que j’aime. J’ai pour cela une collection de graphismes dont les gestes sont totalement différents, parfois amples, parfois très minutieux. Avec l’entrainement, l’échauffement devient plus efficace, plus rapide, et l’entrée dans le flow presque instantané.


"L’un des sens du mot « art », c’est de remettre les choses à leur juste place". Krishnamurti

Et maintenant explore les bénéfices du flow, car pourquoi voudrais tu l'atteindre ?


Mais dis-moi, et toi, as-tu une méthode précise pour accéder à ton espace de concentration ?


Prends soin de toi !


myriam


PS Je terminais mes posts de la même façon bien avant que cette allocution devienne une tarte à la crème. Je ne vois pas pourquoi je changerai mes habitudes à cause d’un… d’un… Allez tchô !


Crédits photos

Image sur Pixabay

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